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Parmi la faune de montagne, certaines espèces sont mieux adaptées que d'autres aux rudes conditions hivernales du milieu. En effet, si bon nombre d'entre elles migrent vers d'autres cieux ou vers des altitudes plus basses, certaines, peu nombreuses par ailleurs, passent tout l'hiver au-dessus de la limite supérieure de la forêt.

Véritables reliques de l'époque glaciaire, Lièvre variable, Hermine et Lagopède, ont retrouvé en haute montagne, lors du retrait des grands glaciers de l'ère quaternaire, des conditions de vie qui étaient les leurs auparavant.

Pour survivre à de telles altitudes ces animaux sont passés maître dans l'art du camouflage et de la discrétion. Grâce à une série de mues échelonnées tout au long de l'année, Lièvre variable, Hermine et Lagopède sont capable d'adapter leur livrée en fonction des tonalités du milieu où ils vivent. De gris à brun durant l'été, leur habit passe par des teintes bigarrées à l'intersaison (printemps, automne) pour devenir pratiquement blanc durant l'hiver. Mais cette blancheur hivernale n'est pas parfaite. Le Lièvre variable conservera les extrémités des oreilles noires. Chez l'Hermine c'est l'extrémité de la queue qui reste noire, de même que chez le Lagopède mais celle-ci ne sera visible qu'en vol. Cette faculté d'adapter leur livrée en fonction du milieu est un facteur essentiel de la survie de ces animaux, puisqu'ils ont préféré, en hiver, sacrifier leur confort à leur sécurité; en effet il est bien connu que le blanc n'est pas la couleur idéale pour retenir la chaleur par contre elle leur assure un mimétisme parfait

Outre ce mimétisme, ces trois animaux possèdent des mœurs bien particulières.

Franchement nocturne, le Lièvre variable passe ses journées gîté à l'abri d'un rocher et ce n'est qu'à la nuit tombée qu'il se déplace à la recherche de sa nourriture. Pour ce faire, c'est souvent vers la forêt qu'il dirige son choix et au petit matin, il remontera se gîter dans les zones d'altitudes. La trace qu'il laisse lors de ses remontées nocturnes est bien caractéristique et parfois fort complexe à déchiffrer : revenant sur lui-même, faisant maints et maints détours reprenant une ancienne trace, le Lièvre variable utilise toutes sortes de stratagèmes afin de dérouter ses éventuels poursuivants.

De mœurs également nocturnes, l'Hermine peut parfois se rencontrer en train de chasser en plein jour durant la belle saison. Par contre en hiver, elle n'ose pas trop s'aventurer sur la neige durant la journée, elle attend le soir pour se mettre en chasse. Son menu de choix est essentiellement composé de campagnols et autres mulots qu'elle poursuit même sous la couche de neige.

Par contre le Lagopède est classé comme animal diurne, mais en fait ce n'est que le matin très tôt et très tard le soir qu'il se met en quête de nourriture; il passe le reste de son temps dans une immobilité totale. Occupant la strate habitable la plus haute de la montagne durant toute l'année, le Lagopède se cantonne habituellement sur les versants exposés Nord, mais durant l'hiver il recherche plutôt le soleil des adrets, ainsi que les endroits où le vent a mis à nu quelques maigres gazons.

De par cette faculté d'adapter leur livrée en fonction des tonalités du milieu dans lequel ils évoluent, de par leurs mœurs très discrètes, Lièvre variable, Hermine et Lagopède sont des exemples d'adaptation aux rudes conditions du milieu montagnard.

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